samedi 17 décembre 2011

Vers les cimes (15)

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Belle découverte que celle de ces textes de l'ornithologue Jacques Delamain (1874-1953). Dans Pourquoi les oiseaux chantent (réédition Équateurs parallèles), on trouve notamment le Journal de guerre d'un ornithologue où l'écrivain, de 1915 à 1918, décrit ses observations d'oiseaux dans un monde en ruine. Ci-dessous des extraits issus d'un séjour à Verdun en 1918.
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"13 mars. - Arrivés ici par une journée magnifique. Calme absolu, mort sous toute cette lumière. Un vent d'est perçant rappelle seul l'hiver "terrible". Aucun signe de printemps ; aucune vie. Le soir, à la tombée du jour, je rôde à l'ombre des tours de la cathédrale. Près du palais épiscopal, une petite maison délabrée, une vieille clématite non taillée a envahi la grille. Et là, deux Moineaux piaillent sans entrain au moment du coucher du soleil, le seul petit brin de vie et de gaieté dans toute cette mort.
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14 mars. - Derrière notre "maison", au milieu de je ne sais pas quel amas de ruines et de débris, dans les petits jardins aux murs délabrés et éventrés, au milieu des arbustes crasseux, vivant encore misérablement parmi les déchets de toutes sortes, pierres tombées des murs, vieux débris de tuyaux, de tôle, de tuiles, j'ai entendu le chant du Troglodyte, métallique et gai."
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