vendredi 11 février 2011

Le Quattro Volte

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Hier, vision très enthousiaste au cinéma du film de Michelangelo Frammartino Le Quattro Volte (2010). Entre essai poétique, documentaire rural et réflexion cinématographique sur l'écoulement du temps, le film expose sans établir de hiérarchie entre l'humain, l'animal et le minéral une certaine vision du cycle de la vie. Cette réalisation donne beaucoup à voir et à contempler : le quotidien et la mort d'un berger de Calabre, le destin d'un chevreau qui s'achèvera au pied d'un arbre majestueux, lequel sera lui-même abattu afin d'être utilisé comme mât lors d'une fête traditionnelle, puis comme matériau de base à la fabrication de charbon. Le charbon sera ensuite déposé chez les habitants du village, brûlé et partira en fumée. CQFD.
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Un des aspects du film que j'ai apprécié est son absence de pathos et de fausse compassion envers le monde paysan. Pas de réquisitoire, pas de constat amer sur telle ou telle autre problématique sociale. Pas d'exposé anthropologique non plus, de nombreux faits se décodant avec grand peine. Le but du réalisateur n'est apparemment pas de prendre le spectateur par les sentiments ou de lui apprendre quelque chose. Et ça fait du bien. La nostalgie que l'on peut ressentir ici n'est pas celle d'un monde naturel où tout serait beau et harmonieux, où l'homme prendrait et donnerait à l'environnement de manière équilibrée. Non, ce monde naturel est terrible, sa logique est implacable et il donne plus envie de retourner à l'état de minéral. Une pierre ou de la fumée qui s'échappe d'une cheminée, au moins, on lui fiche la paix.
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